Nous vous proposons aujourd'hui de retrouver un nouveau RDV infos santé sur le thème de la Maladie de Parkinson. Le Dr ORY répond aux questions suivantes :
Bonjour je suis Sophie ORY et je suis neurologue à la Clinique du Ter, à Ploemeur et je vais vous parler de la maladie de Parkinson.
C'est une pathologie qui touche plus de 5 millions de personnes dans le monde entier. 270 000 patients en France : plus de la moitié ont plus de 75 ans et elle est souvent diagnostiquée entre 50 et 65 ans, avec une légère prédominance masculine : 1,5 fois plus d'hommes que de femmes.
C'est une maladie neurologique neurodégénérative, liée principalement à la destruction des neurones dopaminergiques.
Quand environ 50 à 70 % de ce pouls neuronal est détruit, c'est là que les symptômes moteurs de la maladie vont apparaître et que le diagnostic va être posé.
Les principaux symptômes moteurs de la maladie sont au nombre de trois. Il y a le tremblement de repos, qui prédomine souvent au niveau de la main, qui se dit en émiettement.
Il va y avoir également la raideur, ou rigidité, que l'on décrit comme en tuyau de plomb, qui va intéresser la région cervicale mais également les quatre membres. Cela va donner une attitude en flexion de tout le corps, qu'on va appeler en camptocormie. Puis il va y avoir la lenteur, appelée Akinésie ou Hypokinésie, lenteur des gestes de tous les mouvements du corps. Ces symptômes sont souvent asymétriques dans la maladie de Parkinson et certains sont inexistants. Il y a plusieurs formes de maladie : des formes tremblantes ou des formes où la lenteur et la raideur vont être au premier plan. Il existe de grandes diversités entre les malades et je dis souvent à mes patients de pas copier sur la maladie du voisin. Chaque patient a sa propre maladie de Parkinson.
Au niveau de la prise en charge, comme nous sommes dans une maladie neurodégénérative, malheureusement on ne peut pas la guérir, ni ralentir l'évolution, aujourd'hui en 2023. Qui sait peut-être un jour, on espère. Par contre on sait donner de la dopamine, ce qui manque au niveau cérébral de ces patients; et améliorer ces symptômes moteurs que j'ai cité. Dans un premier temps on va donner des traitements oraux, à base de dopamine. Il en existe aussi sous forme de patchs. Et puis dans un second temps, les récepteurs intracérébraux vont se modifier et devenir hyper excitables. Du coup on va plutôt privilégier des traitements linéaires, qui administrent de façon continue la dopamine. Il en existe différentes formes : sous pompe sous-cutanée, notamment la pompe d'Apokinon. Je suis plusieurs patients qui ont ce dispositif.
on va également avoir des pompes à administration gastroduodénale; et là on a besoin de l'aide de nos collègues gastro-entérologues, pour poser un petit dispositif qui administre de façon continue, dans le duodénum, un gel à base de dopamine. Et troisième type de prise en charge, c'est la chirurgie en lien avec les centres hospitaliers universitaires et vont être implantés au niveau cérébral des électrodes qui vont stimuler les noyaux gris centraux intracérébraux, qui sont hyperactifs dans la maladie. Par cette stimulation ils vont être inhibés et cela va corriger les signes moteurs que j'ai cité précédemment.
En conclusion, je dirais que chacun a sa maladie de Parkinson. On ne peut pas prédire à la première consultation comment elle va évoluer. Souvent cette prise en charge est multidisciplinaire. On a besoin de l'aide de kinésithérapeutes, qui sont très importants dans la prise en charge, qui vont travailler sur l'équilibre, l'assouplissement les étirements et également l'aide d'orthophonistes, parce que dans cette maladie souvent il y a une extinction de voix et on va travailler sur le volume vocal et également les troubles de déglutition.