Christelle R. a fait le choix de la chirurgie bariatrique en 2014. Elle revient sur le chemin parcouru depuis 9 ans et les différentes étapes du processus

Quand avez-vous décidé de faire cette opération ?

Après des années à me battre avec mes kilos, j'étais arrivée à un stade où je n'arrivais plus à perdre de poids et c'est mon médecin qui m'a conseillé de prendre rendez-vous avec le chirurgien ici, pour envisager cette chirurgie bariatrique.

Quel a été votre parcours avant l'opération ?

J'ai eu un premier entretien avec le docteur Fercocq, le chirurgien, entretien au cours duquel j'ai pu poser toutes les questions que j'avais, exprimer mes craintes, me renseigner sur les risques, parce que ce n'est pas une opération anodine et suite à cela, il m'a donné la liste de tous les praticiens à rencontrer. Je crois qu'on rencontre à peu près tous les médecins qui existent et cela nous permet de pouvoir poser toutes les questions qu'on a, toutes les interrogations qu'on peut avoir, d'être rassurés aussi par rapport à notre état de santé, savoir si, effectivement, l'opération est adaptée pour nous et si on peut éventuellement sauter le pas. Au départ, ce qui fait peur, c'est l'opération en elle-même. Là, en l'occurrence, c'est une opération qu'on choisit, donc on se dit est-ce que ça vaut le coup de passer entre les mains d'un chirurgien, est-ce que ce n'est pas trop risqué ? Personnellement j'ai deux enfants, je suis seule avec mes deux enfants et je ne voulais pas mettre ma vie ou ma santé en danger. C'était important pour moi d'être sûre du rapport bénéfices/risques, que ça s'équilibre et que ça vaille le coup de se lancer dans un tel projet.

Comment s'est déroulée votre opération ?

J'ai été opérée le 28 janvier 2014, ça va faire bientôt 9 ans. Je suis rentrée à la Clinique la veille au soir. J'ai rencontré le docteur Fercocq et l'équipe qui étaient là-bas, au service de soins continus. J'ai été rassurée, on m'a expliqué comment allait se dérouler la journée du lendemain. Le lendemain on m'a préparé, en fin de matinée je suis descendue au bloc. L'opération a dû durer 3-4 heures, quelque chose comme ça. La phase de réveil qui a suivi au bloc, je ne sais plus très bien. Je suis ensuite remontée dans ma chambre et l'équipe encadrante, bienveillante, à l'écoute, rassurante, a fait que cette journée s'est montrée plutôt très confortable.

Comment se sont passés les jours après l'intervention ?

Juste après l'intervention, quand je suis restée au sein de la Clinique pendant trois jours, j'ai eu beaucoup de mal avec le réveil, du mal à me remettre de l'anesthésie, beaucoup de douleurs liées aussi à la cœlioscopie. Après, au niveau de l'estomac, quelques brûlures, mais ce n'était pas bien méchant et c'est quand même rentré dans l'ordre assez rapidement après mon retour à la maison. Je dirais au bout d'une semaine plus de douleurs du tout.

Qu'est-ce que cette intervention a changé pour vous ?

Forcément, quand on a 50 kg de plus pour 1m58, c'est lourd, c'est très lourd à porter. Donc ça fait mal aux genoux, ça fait mal au dos, ça fatigue beaucoup Avec 50 kg de moins, les douleurs se sont envolées, la forme est revenue, l'envie d'avancer, de faire plein de choses. C'est tous les bénéfices qu'on peut en retirer, c'est comme si on nous enlevait un handicap. C'est toute une vie qui se réorganise. Il faut savoir quand même qu'après, on a un suivi médical qui est important et qu'il ne faut pas négliger. Je fais des prises de sang pour un bilan complet tous les six mois. Je fais des injections de vitamines B12 tous les mois et tous les matins, je prends des compléments, des vitamines, tout ce qu'il faut pour garder la forme et éviter aussi toute forme d'anémie. Le mini by-pass, comme moi j'ai eu, il faut savoir que ça joue sur la malabsorption, c'est-à-dire que tout ce qui n'est pas bon, on ne l'absorbe pas, mais tout ce qui est bon, on l'absorbe moins bien aussi, donc c'est important d'avoir cette conscience là, d'être à l'écoute de son corps. La nourriture forcément, on mange en beaucoup plus petite quantité. Certains aliments passent mieux que d'autres, le transit est perturbé, tout ça, ce sont des choses avec lesquelles il faut apprendre à vivre.

Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

Aujourd'hui je me sens très bien. Toutes ces petites contraintes qu'on peut avoir suite à l'opération, finalement, sont vraiment minimes par rapport au mal-être et aux problèmes de santé qu'on peut avoir quand on est en obésité. J'ai repris goût à jouer avec mes enfants, à faire de la musique, j'ai trouvé un travail. Il y a énormément de choses qui ont changé pour moi, mais que du positif.

Un dernier mot ?

L'opération de chirurgie bariatrique, ce n'est pas une opération anodine. Cela mérite, à mon sens, une vraie réflexion, se poser vraiment toutes les questions, les tenants et les aboutissants, prendre conscience des risques parce que, les avantages, certes, sont énormes, mais c'est quand même pas rien comme décision. Il faut aussi, je pense, avoir bien conscience des changements qui vont être opérés, c'est à dire déjà d'être très sérieux dans le suivi médical, parce que c'est notre santé aussi qui est en jeu, se sentir prêt à assumer aussi tout ce qui est changement de vie. Si l'obésité est vraiment un handicap pour la personne, que ce soit dans sa vie quotidienne ou moralement, je conseillerai d'aller se renseigner et d'y réfléchir sérieusement. Personnellement, si j'avais su tout ce que j'allais en retirer et ce que ça allait m'apporter, je pense que je l'aurais fait bien plus tôt.