Présenté par
La Clinique du Ter vous propose cette vidéo « RDV infos santé » sur les glaucomes.
Le Dr. COTTEVERTE, ophtalmologiste répond aux questions suivantes :
Le glaucome c'est une maladie neurodégénérative du nerf optique. C'est le "câble" qui relie l'œil au cerveau qui s'abîme, qui s'effrite, et vous imaginez bien que la qualité d'image, après avoir un "câble" d'antenne abîmé ne sera pas parfaite. Cette maladie est une maladie grave, une maladie chronique, qui nécessite une prise en charge régulière. C'est une maladie qui touche quand même 1% de la population des plus de 40 ans et 10 % des plus de 70 ans. C'est assez fréquent et le moyen principal de prendre en charge cette maladie c'est avant tout le dépistage.
Un glaucome c'est avant tout une maladie qu'on va dépister sur des consultations régulières. Même lorsque quelqu'un n'a pas de problèmes ophtalmologiques, de besoin de lunettes il faut consulter pour prendre une tension oculaire et éventuellement faire les examens complémentaires qui vont avec. Ensuite une fois qu'on dépiste un glaucome, c'est à dire que l'on trouve un déficit, une tension oculaire haute, des nerfs optiques qui s'abîment, on va compléter tout cela avec des examens qui sont des OCT (Tomographie par Cohérence Optique), donc des examens d'analyse, des photos du nerf optique et aussi des champs visuels.
Donc c'est un examen qui est un petit peu plus long et qui permet de voir vraiment quelle est la conséquence du glaucome sur la fonction visuelle. Tous ces examens sont réalisés tous les 6 mois minimum et nécessitent que les patients soient assez observants sur les délais, parce que grâce à cela nous faisons des courbes et nous voyons si la maladie évolue.
Le glaucome va se traiter principalement par collyres. Nous, en tant qu'ophtalmologistes, notre but c'est de faire baisser la pression oculaire. Cette pression oculaire sinon écrase les fibres optiques et accentue le stress et la mort cellulaire du nerf optique. Il y a d'autres facteurs qui rentrent en compte quand même, c'est la là nous on n'y peut rien. Il y a l'oxygénation du nerf optique, si génétique pour lequel les facteurs de risque cardiovasculaire, s'il y a beaucoup de cholestérol, si les carotides sont bouchées tout ça aussi va jouer sur la santé du nerf optique qui sera moins oxygéné. Et puis, petit à petit, nous voyons aussi que la nutrition peut améliorer la survie du nerf optique avec parfois des compléments alimentaires que l'on peut prescrire.
Lorsque les traitements médicaux ne suffisent plus (le laser et les collyres), que l'on a une évolution de la maladie avec un déficit qui augmente sur le champ visuel et un nerf optique qui continue de s'abîmer, on va passer à une chirurgie de glaucome.
Ça s'appelle une chirurgie filtrante, donc il y a plusieurs types : la sclérectomie, la trabéculectomie. La petite différence entre les deux sont qu'il y a en a une qui est un petit peu plus efficace mais un petit peu plus lourde en conséquences. Ces chirurgies-là sont de toute façon indispensables, il faut les faire ni trop tôt, ni trop tard. C'est important de de consulter au moindre doute pour demander l'avis d'un chirurgien. La chirurgie en elle-même dure une quarantaine de minutes, c'est pas très long et en soit elle est assez systématisée donc bien cadrée, mais dans les suites c'est un petit peu plus compliqué parce qu'on va dépendre de la cicatrisation de chaque patient et la lourdeur de cette chirurgie est dans le fait qu'on va les voir toutes les semaines pendant six semaines, voire huit semaines, pour que la chirurgie fonctionne. Parfois il faut retourner au bloc pour réajuster des choses et au bout de huit semaines, une fois que c'est fonctionnel, on est plutôt confiant pour la suite mais ça nécessite toujours une surveillance. Même s'il n'y a plus de collyre, on sera obligé de voir le patient régulièrement et de surveiller tous les trois, quatre, six mois maximum.
Les bénéfices de cette chirurgie ne sont pas du tout d'améliorer la vision, c'est juste de faire baisser la tension ou du moins de l'équilibrer à un niveau stable dans le temps, ce que les collyres ne permettent pas. Les collyres font toujours varier la tension dans la journée et que les collyres ne permettent pas. Les collyres font toujours varier la tension dans la journée et toutes les chirurgies : les infections, les risques de la cicatrisation qui est, soit trop importante, soit pas assez et là la tension reste trop basse pendant plusieurs semaines.
Le lendemain de l'intervention, les visions sont plutôt basses et elles remontent à d'ici deux-trois semaines. Et il y a aussi les petites gênes avec des fils, il y a plein de petits désagréments qui font que ça n'a rien à voir avec la plupart des chirurgies oculaires où dès le lendemain tout est confortable. Donc voilà, tout ça pour dire que c'est une chirurgie lourde mais qu'il faut faire et qu'il ne faut pas laisser en suspens sous prétexte qu'il y a effectivement quelques petits désagréments.
Au final le glaucome est une maladie fréquente, une maladie chronique, une maladie qui peut être grave si elle est mal soignée. Il faut consulter régulièrement, penser quand il y a un antécédent génétique de faire des dépistages. C'est une maladie qui se traite bien, avec des collyres la plupart du temps et si une chirurgie est à prévoir il faut le faire.