Présenté par
La Clinique du Ter vous propose cette vidéo « RDV infos santé » sur le sujet de l'entorse de la cheville.
Le Dr CANEVET répond aux questions suivantes :
Pour venir nous consulter : plusieurs cas de figure. Vous aurez vu au préalable votre médecin traitant pour une douleur qui dure un petit peu et nécessitera des examens complémentaires ou un avis spécialisé ou le traumatisme vient d'arriver, la douleur est vraiment intense et nécessite des soins, à ce moment là vous pouvez vous présenter directement, vous aurez un avis avec un médecin de traumatologie et qui jugera, si oui ou non, il doit faire des examens complémentaires : échographie, radiologie ou plus, examen en coupe type scanner ciblé.
Nos critères pour les examens en particulier radiologiques n'ont pas changé depuis une vingtaine d'années, depuis que des études ont été faites au Canada. Certaines entorses ne nécessitent pas de radio en particulier les patients qui ont entre 16 et 55 ans, mais les fourchettes plus jeunes, plus âgées, c'est absolument nécessaire de faire une radio.
Après, il y a certains types de douleur qui vont nécessiter une radio aussi et donc la plupart ont quand même besoin d'une radio. Un nouvel examen qui est apparu dans les années 2000 : l'échographie nous a permis de mieux distinguer certains types d'entorse et de déceler des entorses qui peuvent être potentiellement graves parmi lesquelles des entorses entre le tibia et la fibula et qui peuvent complètement déstabiliser la cheville si ce ligament est rompu et cela, l'échographie seule, en tout cas en pratique de débrouillage, pourra le dépister immédiatement.
C'est pour nous une aide du quotidien, on pourra aussi mettre un niveau de gravité, si on voit à l'échographie du sang dans la cheville mais même si la radio nous paraît normale, on va être un peu plus alarmé et à ce moment là on demandera au radiologue de pratiquer un scanner ou une IRM suivant les cas, suivant le type de douleur.
L'intérêt de réaliser cet écho c'est d'éviter au maximum d'immobiliser les patients.
L'immobilisation, ça implique pas mal de contraintes, en particulier des injections d'anticoagulants, aussi une altération du confort de vie tout simplement, des problèmes d'arrêt de travail prolongé, de rééducation plus prolongée donc nous, notre objectif grâce à l'appareil d'échographie, c'est de proposer un traitement dit fonctionnel où le patient remarche le plus vite possible avec soit des attelles, soit des petits bandages ou des bottes amovibles qui permettront de remettre pied à terre, reprendre un appui le plus rapide possible. Évidemment, dans un certain nombre de cas on sera quand même obligé d'immobiliser par résine ou plâtre, un minimum de temps. Ça c'est toujours incompressible, si c'est cassé c'est cassé et malheureusement ça arrive quand même un peu trop souvent. Alors, il existe un cas très particulier : celui des enfants. Les enfants ont un os en croissance et ils ont un cartilage de croissance qui est assez fragile et malheureusement plus fragile que le ligament en lui-même alors malheureusement, pas malheureusement, en fait le ligament sera rarement déchiré, on pourra le voir à l'échographie à nouveau et confirmer mais par contre, et c'est pour ça qu'on demande toujours une radio avant 15 ans, ce cartilage il peut se décoller et faire des fractures de type salter, alors il en existe tout un nombre mais en tout cas il faudra absolument faire cette radio pour éliminer ce type de fracture. La plupart du temps, la douleur chez l'enfant reste vraiment longtemps donc quand l'enfant ne pose pas le pied par terre ou pas plus de 3-4 pas, toujours, on vous proposera une résine pour l'immobiliser, dix jours, quinze jours, le temps que la douleur passe et s'il y a vraiment une fracture, ce sera plutôt trois semaines à un mois suivant les cas. Et encore en 2020, on n'a rien trouvé de mieux que la résine pour les enfants.
Si le pied est cassé, malheureusement encore en 2020, on n'a rien trouvé de mieux qu'un plâtre, alors ici on pratiquera la plupart du temps des résines.
Le plâtre sera réservé dans certains cas très particuliers mais la résine reste le traitement de référence et le plus confortable et le plus facile aussi à mettre en œuvre en quelques minutes.
Ensuite, si on opte pour le traitement fonctionnel on va d'abord essayer, avant de pouvoir mettre cette attelle, de faire dégonfler la cheville, parce que la plupart du temps les patients arrivent avec une cheville vraiment gonflée et douloureuse donc c'est un traitement d'abord antalgique avec de la glace, du repos, surélévation et des bandes de compression. On appelle ça faire le protocole GREC. Ce protocole, en 4-5 jours, ça doit aller mieux. Si au bout de 4-5 jours, vous n'avez pas passé le cap de la douleur, à ce moment là, il faut revenir nous voir, nous restons disponibles pour une réévaluation, soit refaire des radios soit aller plus loin faire le scanner. Le traitement un peu intermédiaire entre le plâtre et l'attelle c'est la botte amovible et la botte amovible nous rend beaucoup de services, permet aux patients d'aller travailler alors qu'avec un plâtre ils n'auraient pas pu et permet aussi aux patients plus âgés d'avoir un confort à la maison mais d'être quand même immobilisés de façon un peu stricte. Une fois cette phase de traitement fonctionnel ou orthopédique, par résine ou plâtre, d'immobilisation passée, votre cheville sera réévaluée ici au cabinet.
On pourra refaire des examens, si on a le moindre doute et dans tous les cas réévaluer le niveau de douleur dès que la douleur est vraiment descendue d'un cran, on prescrira quasiment systématiquement un travail chez le kiné pour reprendre le plus facilement possible l'activité professionnelle, l'activité sportive, l'activité physique en général, la vie normale tout simplement et ce kiné, il va refaire son bilan, réévaluer, au moindre doute, il nous rappelle ou on verra ensuite un orthopédiste pour aller plus loin.
Alors la place de la chirurgie en aiguë, évidemment les fractures un peu complexes avec des déplacements importants, là il faudra toujours demander l'avis du chirurgien. Après, il existe une place pour les réparations des ligaments.
On le fait hyper rarement en aigu sauf pour les sportifs de haut niveau. Nous, on va réévaluer nos patients à j 8 ou j 21 suivant la gravité, on les réévalue après le travail avec le kiné et les patients qui restent instables un mois, deux mois après, à ce moment là on fait des épreuves radiologiques dynamiques pour voir s'il persiste une instabilité ensuite si cette instabilité se confirme, là le chirurgien peut vous apporter une solution, en faisant ce qu'on appelle une ligamentoplastie, c'est à dire qu'il reconstruit un ligament. Et il va, avec plusieurs méthodes différentes qui pourront vous être exposées, reconstruire ce ligament.
Ce ligament pour restabiliser cette cheville et éviter que l'entorse récidive tout simplement.