Présenté par
La Clinique Du Ter continue de vous informer. Nous vous proposons un nouveau RDV infos santé sur le thème des carcinomes. Le Dr Le Saux, chirurgien O.R.L. répond aux questions suivantes :
Le Dr. LE SAUX répond à vos questions les plus courantes sur les cancers de la peau (carcinomes).
Le cancer de la peau correspond à une multiplication anormale des cellules cutanées. Les tumeurs de l'épiderme s'appellent des carcinomes, nous ne parlerons pas ici des tumeurs malignes provenant des mélanocytes, les mélanomes.
On distingue deux types de carcinome
Le carcinome basocellulaire est le plus fréquent des cancers cutanés, il est aussi le moins grave. La malignité de ce carcinome est liée à son extension locale dans la majorité des cas.
Les métastases sont exceptionnelles. Le retard diagnostic et la négligence des patients peuvent en revanche conduire, en cas de retard à la prise en charge thérapeutique, à d'importantes mutilations.
Il y a plusieurs formes cliniques de carcinomes basocellulaires.
La forme nodulaire est la plus fréquente, elle se présente sous la forme d'un nodule rouge ou rosé, translucide, lui conférant un aspect perlé avec parfois des télangiectasies,c'est à dire des petits vaisseaux. Elle se situe fréquemment au niveau du visage.
La forme ulcérée est constituée d'une perte de substance, on retrouve généralement une induration et une bordure perlée.
La forme superficielle se présente sous forme de petites plaques rosées, rougeâtres, écailleuses avec de petites croûtes rondes ou ovales. Il s'étend en surface très longtemps avant de devenir invasif.
La forme sclérodermie prend la forme d'une cicatrice qui serait spontanément apparue. Elle se développe insidieusement et les limites profondes dépassent souvent ce qui est visible.
Les localisations péri-orificielles autour des yeux, du nez, de la bouche, des oreilles, sont plus graves en raison de leur agressivité et du risque d'infiltration du derme en profondeur, se comportant à la manière d'un iceberg imposant des marges d'exérèse périphérique et en profondeur plus larges pouvant aller jusqu'au cartilage ou jusqu'à l'os.
En cas de forme superficielle ou multiple, le dermatologue peut s'orienter vers un traitement topique ou vers la photothérapie dynamique.
En cas de tumeur délabrante ou de contre-indication à une anesthésie, un traitement par radiothérapie peut éventuellement être envisagé et constituer une alternative mais dans la majorité des cas, la prise en charge des carcinomes basocellulaires est essentiellement chirurgicale.
L'exérèse se fait principalement au bloc opératoire, sous anesthésie locale pure, en ambulatoire. Lorsque les tumeurs sont de taille plus importante l'intervention peut parfois être réalisée sous anesthésie locale potentialisée voire anesthésie générale.
Il est indispensable d'obtenir une exérèse complète avec une marge de sécurité suffisante afin de s'assurer de l'absence de risque de récidive. Le problème des marges est un problème délicat car il s'agit d'éviter un sacrifice inutile de peau saine en ayant des marges suffisantes à distance de la tumeur en tenant compte de son extension tumorale infraclinique.
Si la théorie est simple, la réalisation pratique en raison de l'envahissement invisible sous la peau est beaucoup plus complexe même s'il s'agit d'un carcinome apparemment bien délimité.
La face est divisée en unités et en sous-unités esthétiques : front, tempes, paupières, joues, nez, lèvres, etc.
Chacune de ces sous-unités est individualisée par des reliefs et par des zones d'ombre qui la séparent des autres unités, par exemple, le nez est séparé de la joue par les sillons naseaux et halo génien où pourront se masquer les cicatrices.
La cicatrisation dirigée est une méthode simple qui a des indications précises et des limites, elle nécessite une connaissance des étapes de la cicatrisation et des différents types de pansements.
La suture directe consiste en une exérèse en fuseau, elle dépend de la localisation de la perte de substance et des tissus adjacents.
Les lambeaux cutanés sont très utilisés, on distingue des lambeaux cutanés locaux, régionaux et à distance.
Les greffes de peau sont une alternative intéressante pour les pertes de substance de grande taille. Les cicatrices seront dissimulées dans les plis d'expressions du visage.
La reconstruction des pertes de substance doit aboutir à un minimum de séquelles fonctionnelles et esthétiques, par exemple pour la lèvre, la reconstruction doit permettre de garder sa sensibilité, sa mobilité et surtout sa motricité. Les lèvres doivent rester continentes et avec un aspect esthétique harmonieux.
Ils sont trois fois moins fréquents que le carcinome basocellulaire.
La plupart d'entre eux surviennent en zone photo exposée notamment du visage. Les professionnels ayant une activité de plein air sont particulièrement à risque de même que les personnes immunodéprimées.
Ils surviennent rarement de façon spontanée mais le plus souvent sur des lésions précancéreuses de type kératoses. Le traitement est, comme pour les carcinomes basocellulaires, essentiellement chirurgical.
Le but est d'obtenir une exérèse complète avec une marge plus importante que le carcinome basocellulaire, entre 5 mm et 1 cm, en fonction de la localisation et les critères d'agressivité.
Vous l'avez compris, la prise en charge des carcinomes basocellulaires et les carcinomes épidermoïdes cutanés est essentiellement chirurgicale.
Consulter rapidement votre médecin pour ne pas laisser évoluer ce type de lésion. Il est toujours plus facile de retirer une petite tumeur, le sacrifice cutané sera bien moindre et le retentissement fonctionnel et esthétique minime..