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La Clinique du Ter vous propose cette vidéo « RDV infos santé » sur le sujet de l'arthrose de la hanche.
Le Dr PROCYK répond aux questions suivantes :
L'arthrose de la hanche est la même que l'arthrose de n'importe quelle articulation du corps humain.
Les os dans les articulations sont couverts d'une croûte cartilagineuse un peu comme du sucre glacé et ce sucre va commencer à se rayer car les cellules vont mourir, il va se craqueler et lorsqu'il n'y a plus de couverture cartilagineuse et bien la rotule est grippée comme une pièce mécanique.
Les symptômes de cette coxarthrose, et bien le plus simple, est bien sûr une douleur au niveau de la hanche. La douleur la plus fréquente se situe au niveau de l'aine puisque votre hanche est là mais parfois cela peut être un peu piégeant parce qu'on peut aussi avoir mal dans la fesse, avoir mal sur la face externe de cette hanche et de façon très rare, mais c'est un piège pour les médecins, la douleur peut être au niveau du genou. C'est une douleur mécanique qui va donc apparaître au mouvement, lorsque vous marchez, vous courez et lorsque les symptômes évoluent, elle va apparaître dans des gestes plus banaux de la vie quotidienne, si vous êtes assis lorsque vous vous relevez, lorsque la hanche va s'enraidir, vous aurez du mal à vous laver le pied, à couper les ongles de pied et enfin toujours sur l'évolution, la douleur va devenir permanente et y compris une douleur nocturne qui va devenir de moins en moins tolérable.
Si vous présentez ces symptômes, que nous venons de décrire, et bien il faut commencer par consulter votre médecin traitant puisqu'il est le pivot et que lui vous connaît. Il va bien sûr vous examiner. La hanche, à priori, va être enraidie puisqu'elle est bloquée et du fait de cette usure. Il va se dire que vous avez une coxarthrose et à partir de là, va vous prescrire déjà une radiographie de la hanche et s'il a un doute parce que vous avez mal au genou, du genou et de la hanche. Si la radiographie est probante, le diagnostic est posé et à partir de là, il va débuter un traitement dit médical, essayer de gommer les facteurs de risque, une suractivité physique, une surcharge pondérale, d'autres problèmes métaboliques. Si les douleurs deviennent importantes, nous allons commencer à prescrire des antidouleurs tout simplement, parfois quelques grammes de paracétamol par jour suffisent. Lorsque c'est insuffisant, cette arthrose va entraîner une inflammation et donc nécessairement les anti-inflammatoires devraient avoir de l'effet mais pas toujours, puisque tout ça dépend à quel stade nous en sommes. Il existe encore d'autres thérapeutiques notamment des injections intra-articulaires, des infiltrations. Lorsque tous ces traitements sont épuisés, le médecin va se dire qu'il est temps de passer aux chirurgies.
Nous passons à la chirurgie parce que votre qualité de vie est trop altérée, que vous n'arrivez plus à marcher, que vous êtes réveillé la nuit, que le recours au traitement devient indispensable et des thérapeutiques excessives. Nous allons donc changer cette articulation par une articulation artificielle. Son principe mécanique, comme je le disais est simple, c'est une rotule.
Nous allons donc mettre une nouvelle rotule. Ces prothèses de hanche ont commencé dans les années 80, même plutôt 60. Les premières prothèses étaient donc, comme disent les anglo-saxons, "ball in socket", une petite tête dans une cupule qui était en plastique et la tête en métal sur un morceau de fer qui était dans le fémur ainsi, on a une cupule dans l'os du bassin, creuse, elle reçoit une tête qui roule dedans et une tige qui est dans l'os du fémur et ce principe aujourd'hui est toujours le même. Par contre, les implants ont beaucoup évolué, puisque aujourd'hui, on utilise, pour que cela ne s'use quasiment pas, des pièces en céramique qui vont glisser l'une sur l'autre, leur taux d'usure est quasi nul.
Elles permettent d'avoir une tête de diamètre beaucoup plus gros et elles tiennent sur l'os par des pièces qui sont en titane car c'est un métal biocompatible et l'os va repousser à sa surface. Une des autres options en vogue actuellement est d'utiliser toujours une pièce intermédiaire en plastique polyéthylène mais qui est mobile dans une cupule. Cette mobilité va diminuer l'usure et diminue le risque de déboîtement, qui est un des risques classiques de l'opération.
Il existe plusieurs façons d'aller à l'articulation ce qu'on appelle, les voies d'abord, bien évidemment votre chirurgien va essayer d'être le moins agressif possible.
Son choix est basé sur de nombreux critères, le but est de ne pas agresser votre corps.
De nombreux instruments sont utilisés pour implanter la tige et la cupule définitives. Nous avons ici des instruments pour creuser l'os du bassin et sertir la cupule dans cet os et d'autres instruments : des râpes de taille progressive qui vont creuser le fémur pour y implanter la tige. Pendant l'opération, nous avons des pièces d'essais pour déterminer la taille optimum de la prothèse et lorsque les choix sont validés, pendant ces essais de chirurgie, les pièces définitives sont posées. Le chirurgien va tout simplement fermer votre corps et la rééducation va débuter dans les heures qui suivent.
À la sortie de la chirurgie, vous allez quelques heures en salle de réveil. Lorsque vous êtes en forme, vous remontez dans votre lit. Le kinésithérapeute va passer vous bouger, vous lever, là plusieurs options sont possibles soit vous rentrez à domicile, vous êtes en ambulatoire et vous allez donc vous mobiliser de façon optimale immédiatement, marcher dans le couloir, aller dans un escalier pour supprimer l'angoisse de la chirurgie, vous montrez que vous pouvez repartir à la maison mais on s'adapte à chaque individu.
D'autres patients sont sur des hospitalisations courtes ou au contraire vont rester hospitalisés dans un établissement et partir en convalescence parce qu'ils présentent des comorbidités qu'ils sont fragiles ou tout simplement parce qu'ils sont isolés et âgés. Quelles sont les suites à moyen terme ? La rééducation continue, les patients jeunes, par exemple, me disent qu'au bout d'une semaine, ils marchent avec une seule canne voire sans canne.
Ils reprennent la conduite automobile sur quinze jours, trois semaines mais de toute façon, il faut laisser quand même la nature faire son chemin. Le corps va se réparer sur une période d'un mois, un mois et demi. Il faut donc être prudent concernant cette période là pour ne pas créer des complications post-opératoires parce qu'on a voulu aller trop vite et que l'on n'a pas écouté la nature. Au bout d'un mois, un mois et demi, parfois un petit peu plus suivant les patients, vous avez récupéré et la récupération va se poursuivre sur quelques mois. Le but de cette chirurgie aujourd'hui n'est pas juste d'enlever la douleur à l'enraidissement mais de vous redonner des capacités fonctionnelles optimums puisque notre but c'est de vous redonner votre qualité de vie et c'est pour cela que vous nous reverrez, par exemple en consultation, à un mois et demi, deux mois puis d'autres consultations si nécessaire. La prothèse, comme c'est une pièce mécanique, nécessitant un suivi régulier puisqu'il peut toujours se passer des anomalies ou ne serait-ce aussi, pour vous rassurer et vous guider dans vos capacités fonctionnelles.