Nous vous proposons un nouveau RDV Info Santé sur les apnées du sommeil

Le docteur Virginie BOUVIER répond aux questions suivantes :

  • Quels sont les apports du sommeil ?
  • Les apnées du sommeil, de quoi s’agit-il ?
  • Quels sont les symptômes ?
  • Comment diagnostique-t-on les apnées du sommeil ?
  • Quels sont les traitements ?

Bonjour, je suis Virginie Bouvier, chirurgien ORL à la Clinique du Ter et aujourd'hui je vais vous parler des apnées du sommeil.

Le sommeil représente un tiers de notre vie. Il participe au repos cardiovasculaire et respiratoire, à la régénération cellulaire, à la sécrétion hormonale, dans l'apprentissage et dans la mémorisation.

Les apnées du sommeil, il s'agit d'une réduction respiratoire, les hypopnées, ou d'une interruption complète, les apnées, de façon régulière pendant le sommeil. Il s'agit d'épisodes d'au moins 10 secondes pendant au minimum 5 événements par heure. Ces apnées sont liés à une obstruction des voies aériennes supérieures, partielle ou complète, occasionnant un manque d'oxygène qui entraîne des micro-éveils et c'est ces micro-éveils inconscients, répétés qui altèrent le sommeil. Les apnées sont surtout décelées par le conjoint et les parents. 2/3 de la population se plaint de son sommeil, 20% présenteraient une somnolence diurne, 8% de la population présentent un syndrome d'apnée du sommeil, les hommes sont deux fois plus touchés que les femmes et 8 apnéiques sur 10 s'ignorent. Les patients apnéiques non traités auraient 3 fois plus de risque de faire un arrêt cardiovasculatoire, 2,5 fois plus de risque de faire un AVC, 4 fois plus de risque de développer un diabète de type 2 et 5 fois plus de risque d'avoir un accident de la route.

Lors de la consultation, nous recherchons différents symptômes révélateurs des apnées. En journée, il s'agit essentiellement des céphalées matinales, des troubles de concentration, un syndrome dépressif, une hypersomnolence, une fatigue diurne, des troubles de la libido et la fréquence, s'il y a déjà eu, des accidents de la route. La nuit, les symptômes les plus fréquents restent : les ronflements, les apnées, le sommeil agité avec des sueurs nocturnes, des réveils en sursaut avec une sensation d'étouffement, la nycturie, c'est-à-dire des levés répétés pour aller aux toilettes et l'énurésie chez les enfants, le pipi la nuit.

Chez l'enfant, l'apnée du sommeil est également associé à des troubles d'apprentissage et de la croissance.

Pour faire le diagnostic, nous effectuons une polygraphie ventilatoire nocturne. Nous convoquons les patients au cabinet, le soir, pour leur poser un matériel permettant de faire le diagnostic. Ce matériel est constitué de lunettes nasales qui permettent de calculer le débit aérien nasal. Il y a également un petit capteur sonore qui enregistre le ronflement et permet de faire un diagnostic des apnées. On a également des sangles, au niveau du thorax et de l'abdomen, qui permettent justement de faire les différences entre les différents types d'apnées et également une petite pince, l'oxymètre, qui permet de prendre la saturation d'oxygène et la fréquence cardiaque. Cet examen permet de faire le diagnostic des apnées, dès que nous retrouvons un Index Apnées-Hypopnées au-delà de 5 par heure.

Tout d'abord, le traitement réside en la perte de poids. Une diminution de 10% du poids entraîne une diminution de 30% de l'Index Apnées-Hypopnées. En cas d'hypertrophie amygdalienne, nous proposons en premier lieu une amygdalectomie, avec, si besoin, une chirurgie des végétations adénoïdes. Il s'agit du traitement principal de l'apnée du sommeil chez l'enfant. Nous pouvons également proposer une orthèse avancée mandibulaire, qui est prise en charge par la Sécurité Sociale dès que le patient présente un syndrome d'apnée du sommeil modéré, c'est-à-dire avec un Index Apnées-Hypopnées de plus de 15 par heure. En dernier lieu, nous proposons la PPC (Machine à Pression Positive Continue), une machine qui envoie une pression positive continue pour lever les obstacles. Cette machine est privilégiée dans les apnées sévères, avec un IAH à plus de 30 par heure et également chez les patients présentant un syndrome

du sommeil modéré avec un IAH au-delà de 15 par heure, quand ils ont des comorbidités associées, une insuffisance cardiaque, une insuffisance respiratoire et également chez les patients présentant des symptômes par rapport à la somnolence et le risque d'endormissement au volant.

En conclusion, un grand nombre de patients sont touchés par l'apnée du sommeil sans le savoir. Nous vous invitons à venir consulter si vous présentez l'un de ces symptômes et ainsi éviter les risques occasionnés en l'absence de traitement.