Une rupture dans la prise en charge des prothèses des membres inférieurs
L’ambulatoire provoque intérêt, enthousiasme, anxiété, crainte et peur. C’est assurément l’évolution naturelle de la démarche éthique du remplacement articulaire, cependant c’est une rupture conceptuelle pour la chirurgie lourde : Au cœur du parcours de soin, le patient devient son propre acteur. Pour cela, il doit être motivé, non contraint, bien entouré, il est informé, éduqué, écouté et enfin restauré.
Concernant la prise en charge globale
- En préopératoire : une consultation infirmière permet de délivrer une information interactive personnalisée
- En post-opératoire : un suivi est mis en place grâce à une application internet
- Enfin, une coordination des soins infirmiers est déployée notamment pour les prothèses de genou qui bénéficient d’un dispositif de diffusion d’antalgiques locaux mis en place pour 3 jours
Sur le plan anesthésique
- La prémédication est substituée par une immersion en réalité virtuelle
- Soit une anesthésie locorégionale est privilégiée, soit une anesthésie générale est réalisée mais avec des substances particulières permettant de se passer d’opiacés
Sur le plan chirurgical
Les spécificités suivantes sont mises en œuvre :
- Voies d’abord mini-invasives
- Limitation du drainage et gestion des saignements
- Injection en péri-articulaire d’un cocktail d’anesthésiants locaux afin que lorsque le patient se réveille, il ne ressente plus la douleur ni de son arthrose ni de la chirurgie
Le retour rapide à domicile
Il est simple, sans angoisse irrationnelle créée par la surmédicalisation. La prise en charge est simplifiée de manière optimale, de façon à ne pas surcharger le médecin traitant par des problématiques chirurgicales.
Notre expérience, démarrée il y a un peu plus d’un an, rencontre la satisfaction maximale des patients. Il n’y a eu ni complications, ni réadmission ; le ressenti des patients est une autonomie et une récupération rapides dans un contexte rassurant. Le suivi des données a conforté nos choix. Notre objectif actuel est de sanctuariser cette pratique, qui devient un gold standard, mais nécessite une expertise et un engagement de tous les acteurs de la chaîne de soin.